Albus Conseil
 LE MAGAZINE

Et si cette année, vous preniez une vraie bonne résolution managériale ?

Et si cette année, vous preniez une vraie bonne résolution managériale ?
Et si cette année, vous preniez une vraie bonne résolution managériale ?

/Muscler son management

Pour une nouvelle année, il y a la tradition des vœux, consensuelle et sympathique... Il y a aussi celle des bonnes résolutions, mais cette tradition-là a du plomb dans l’aile. C’est simple, plus personne n’y croit…

Nous si ! Pas pour le 1er janvier et pas sur des sujets comme la perte de poids, mais la bonne résolution est un outil oublié et terriblement efficace.

 

Une bonne résolution serait toujours un vœu pieux

Je l’ai aussi dit il y a quelques jours, le soir du 31 décembre. « Et pour toi, c’est quoi la bonne résolution que tu ne tiendras pas cette année ? ». C’est devenu une boutade davantage qu’une réelle réflexion, et plus personne ne fait vraiment l’exercice car il est jugé factice et rarement suivi d’effet.

On doit cette mauvaise presse à l’ineptie du calendrier,  se poser la question chaque 1er janvier est en fait dénué de sens, mais aussi, à nos choix de résolutions disons… contestables ! C'est souvent, des actions normatives sur des lieux communs et autocentrés : perdre du poids, dépenser moins, lire davantage, etc.

Résultat, on a tout rejeté en bloc sans discernement. Le concept de résolution est décrédibilisé, au global. Pour ma part, je ne sais pas dire de quand date ma dernière résolution sérieuse et réfléchie.


La bonne résolution est pourtant un concept génial, voire vital

Sauf qu’à bien y penser, ça a du bon les résolutions : c’est a priori personnel (donc ça nécessite de l’introspection), vous n’avez besoin de personne pour la mettre en œuvre mais,  en revanche, les autres peuvent en bénéficier, comme un cadeau surprise.

La bonne résolution managériale

Et puis surtout, cela s’apparente à ce que nous voyons chez de nombreux managers que nous suivons dans nos missions et qui réussissent à admettre leur faille majeure et, en la traitant, à entraîner toute une dynamique d’équipe derrière eux.

Parce qu’une bonne résolution en management, c’est un changement individuel qui bénéficie à toute l’équipe.

  • Une manager ne valorise pas assez ses collaborateurs, elle change et déclenche ainsi une vague d’initiatives sans précédent dans son équipe.
  • Un autre ne s’appuyait que sur les forts et méprisait les faibles de son équipe. En embarquant tout le monde dans son projet il a créé une cohésion nouvelle et productive où tout le monde s’épanouit davantage.

En entreprise, on fait quelques transformations collectives (type réorganisations) dont on espère qu’elles changeront les comportements individuels et on ne voit presque jamais de changement personnel isolé. La résolution, c’est cela.


A condition de choisir un sujet qui nous dérange

Le manager parfait n’existe pas, tout le monde le sait. Donc chaque manager a au moins un défaut majeur, que la plupart du temps il n’a pas ou peu clairement identifié.

Première étape de votre bonne résolution, c’est donc de trouver votre erreur, c’est-à-dire l’action ou la posture que vous avez et qui nuit à tout ou partie de l’équipe.

Pour trouver ce sujet qui (vous) dérange, rien de mieux que d’aller écouter vos collègues et collaborateurs…

Une chose est sûre, ne faites pas confiance à votre intuition sur ce coup-là, car votre erreur est justement immunisée contre elle, c’est même à ça qu’on la reconnaît. D’ailleurs, quand vous l’identifierez, vous aurez mal et vous allez résister.

Comme dans le film Un jour sans fin, où Bill Muray vit inlassablement la même journée en essayant de changer les choses pour en sortir. Il choisit d’abord tous les changements faciles et qui lui rapportent personnellement : pour gagner de l’argent, être célèbre, séduire. Avant de refaire une journée en changeant ce qui nuit vraiment à son entourage : son incapacité à s’engager.

Pour trouver ce sujet qui (vous) dérange, rien de mieux que d’aller écouter vos collègues et collaborateurs… si vous savez le faire avec suffisamment de simplicité et de confiance. Sinon, retournez-vous vers votre mentor ou vers un œil extérieur (un pair ?).


Une résolution managériale réussie : une dynamique collective

Ce qu’il y a de terrible avec une erreur de cette nature, c’est qu’elle est souvent là depuis longtemps et qu’elle a eu le temps de faire des ravages. Ex : vous ne valorisez pas assez, donc vos collaborateurs sont frustrés ; ils sont frustrés donc ils prennent moins d’initiatives ; ils prennent moins d’initiatives donc il y a moins d’occasions de valoriser, etc.

Ce qu’il y a de formidable avec une erreur de cette nature, c’est qu’en la traitant vous réveillez une zone où tout est à conquérir. Un manager trop contrôlant et qui accepte de changer va créer, avec l’autonomie qu’il va enfin donner à ses équipes, une vague d’enthousiasme aussi forte que l’était la frustration antérieure.

Les conséquences de l’erreur d’un manager sont très vastes et présentes dans les comportements de toute son équipe : certains reproduisent, d’autres se rebellent, d’autres souffrent en silence ou se blindent.

Le traitement de l’erreur doit donc être collectif. On prend individuellement la décision de changer mais on agit collectivement.


Les quelques astuces pour changer vraiment

Comme toute bonne résolution, décider et s’y mettre c’est bien, mais le plus dur est de garder le cap.

La première chose, c’est que l’intention ne doit durer que 24h, pas plus. Il faut que cela se transforme en action le jour-même de la décision, sinon ça s’étiole. Ensuite, si vous arrivez à faire rapidement de votre résolution individuelle une dynamique collective, vous vous donnez des chances de réussir durablement. Mais cela ne suffit pas. Il faut « mettre la cale » pour ne pas revenir en arrière. Il y en a de trois sortes :

L’affichage : vous présentez votre résolution à votre équipe et vous leur demandez de vous aider à réussir ce changement avec vous. La publicité de votre engagement le renforcera, car votre crédibilité sera désormais en jeu. 

L’ancrage : consistant à prendre des décisions structurelles qui entérinent le changement.
Exemple : un manager n’est pas assez présent auprès de son équipe, il construit avec son équipe de nouveaux rituels et une nouvelle implantation des bureaux qui changeront inévitablement et pour longtemps sa présence et sa proximité avec eux.

L’attracteur : c’est une façon de vous mettre la pression à vous-même pour vous obliger à changer. L’attracteur le plus simple, c’est de fixer un rendez-vous à 3 mois avec une personne importante pour lui présenter vos avancées sur le sujet alors même que vous n’avez pas commencé à agir. Il faut annoncer l’enjeu à l’avance et ne pas fixer un attracteur trop proche (démobilisateur) ou trop éloigné (pas de mise en tension).

Et vous, c’est quoi votre bonne résolution cette année ?

Rechercher dans le Magazine et les Podcasts

Recherche par #TAG
Recherche par Thèmes