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Le jeu des 5 erreurs du management

Le jeu des 5 erreurs du management
Le jeu des 5 erreurs du management

/Muscler son management

Le management est un art complexe aux conséquences nombreuses. Nous faisons tous des erreurs dans notre management et elles sont souvent indispensables pour progresser.

Certaines, en revanche, sont à la fois toujours contreproductives, parfaitement évitables et pourtant régulièrement commises. Celles-là, nous souhaiterions les éradiquer et nous les avons appelé « les 5 erreurs du management ».

Bien sûr, nous n’alerterons pas sur les erreurs classiques (ne pas assez écouter, ne pas expliquer pourquoi on fait les choses) que vous connaissez tous même si l’exécution est difficile. Non, là, nous nous intéresserons aux pièges dans lesquels nous sommes tous tombés et dont on minimise souvent la portée.


Erreur n°1 : Critiquer son prédécesseur

Quand vous prenez un poste, quel qu’il soit mais un poste à dimension managériale encore plus, il arrive toujours un moment, entre 1 et 3 mois après votre arrivée, où les erreurs ou les manquements de votre prédécesseur vous apparaissent clairement. C’est normal : ce que lui a fait et que vous ne faites pas, vous en avez rarement conscience ; en revanche, ce que lui n’a pas fait et qui est important pour vous, cela vous paraît inadmissible.

Allez-y, faites différemment, imprimez votre marque. Mais surtout, surtout, ne critiquez pas votre prédécesseur, n’en faites pas la cause de tous les ennuis. D’abord parce que critiquer les absents est inutile et pas très courageux, ensuite car votre prédécesseur a rarement commis ces méfaits tout seul et que les membres de votre équipe se sentiront forcément attaqués eux-aussi. Enfin car sans avoir l’esprit mal tourné, celui qui ramène régulièrement le sujet aux problèmes laissés par ceux d’avant n’est pas crédible bien longtemps. Regardez en politique.


Erreur n°2 : Prendre l’intérim en absence prolongée de son n-1

C’est un phénomène bien curieux que d’observer ce paradoxe : les managers sont presque toujours surchargés et pourtant, quand un des membres de leur équipe est absent ou parti, ils décident souvent d’en assurer l’intérim. Cela part d’une bonne intention : ne pas vouloir charger les autres membres de l’équipe, vouloir assurer la fonction vacante avec le maximum de savoir-faire, qui mieux que vous…

Qui mieux que vous ? N’importe qui !

Vous prenez le job sur le papier mais en fait vous ne prendrez rien du tout, et comme vous êtes le chef, personne ou presque ne vous dira que ça ne marche pas.

Car oui, vous êtes surchargés en tant que manager, souvent plus que les autres. Il faut le reconnaître et avoir l’humilité d’admettre que vous ne pouvez pas, en plus, assumer un intérim, même partiel, même en mode dégradé, même de manière temporaire. Vous prenez le job sur le papier mais en fait vous ne prendrez rien du tout, et comme vous êtes le chef, personne ou presque ne vous dira que ça ne marche pas.

Car non, vous n’êtes pas le ou la mieux placé. Vous savez faire probablement mais vous n’êtes pas motivé pour le faire or la motivation est importante, même pour vous. En revanche, responsabiliser un individu ou un collectif de l’équipe pour assurer le coup est non seulement plus réaliste mais aussi potentiellement plus motivant pour tout le monde avec à la clef un bénéfice pérenne (polyvalence, compréhension des autres postes de la part de l’équipe, etc.). Probablement que tout ne sera pas parfait mais c’est la moins mauvaise des solutions.


Erreur n°3 : Minimiser les critiques d’un membre de l’équipe sur soi

« Tu as été cassant avec l’équipe tout à l’heure. »

« Tu dis ça mais j’aurais pu être bien plus dur. »

Nous voyons souvent des managers qui, se voulant fort et inébranlable, ont tendance à minimiser les remarques qui les concernent personnellement. C’est la faiblesse de l’équipe et sa difficulté à prendre du recul qui serait la cause de remontées si exagérées.

Nous pensons que c’est une double erreur, d’abord parce que quand un membre de l’équipe fait une remarque à son manager, c’est souvent en diminuant la violence de la difficulté par peur de le vexer. Il est d’ailleurs, en tant que « client » du management de son manager, mieux placé que vous pour savoir ce qui ne va pas.

Ensuite parce que prendre à cœur la remarque d’un de vos collaborateurs est un message envoyé et apprécié : « J’entends ton ressenti, je ne le remets pas en cause et j’essaye d’agir ».


Erreur n°4 : Accueillir une initiative par une impatience

Avoir une équipe qui propose des initiatives, c’est un rêve (qui se réalise parfois) pour tous les managers.

Et pourtant, face à des idées proposées par les équipes, nous entendons souvent des managers qui s’irritent et s’impatientent : « Pourquoi ne le faisons-nous pas déjà ? » ; « Qu’est-ce qui vous empêche de le mettre en place tout de suite ? » ; « Je vous l’avais suggéré il y a déjà 1 an, il était temps. »

Elle est venue avec des idées et elle repart avec des doutes.

Nous avouons ne pas comprendre ce type de réactions, mais ce qui est sûr, c’est qu’elles sont totalement contre-productives. Elles ne valorisent pas l’idée (c’est un euphémisme) et elles font douter l’équipe de ses propres capacités. Elle est venue avec des idées et elle repart avec des doutes. Bref, c’est raté et c’est dommage.


Erreur n°5 : Bâcler l’introduction ou la conclusion des réunions

Bon, pour finir c’est une erreur que tout le monde fait ou presque : négliger la conclusion et l'introduction des réunions.

Nous considérons qu’un manager joue 50% de sa valeur ajoutée dans l’introduction et la conclusion d’une réunion dont il est le leader, qu’il soit l’animateur ou non.

Négliger l’introduction, c’est se borner à en présenter le déroulé et le livrable attendu. Soigner l’introduction, c’est donner du sens à la réunion en montrant sa contribution à la vision globale (si vous n’y arrivez pas, c’est que la réunion n’est pas utile), en expliquant son degré d’importance et en passant une commande aux participants (si vous n’attendez rien d’eux précisément, vous n’obtiendrez rien non plus et la réunion est là aussi inutile).  C’est enfin accueillir les participants, chacun à sa manière mais prendre le temps d’en faire vos invités.

Négliger la conclusion, c’est se borner à un « merci, et maintenant au boulot » qui ne valorise ni ne motive personne. Soigner la conclusion, c’est souvent boucler pour être sûr que tout le monde a les mêmes actions et les mêmes prochaines étapes en tête. C’est aussi généralement donner un avis circonstancié, précis et transparent sur ce qui a été fait. C’est toujours passer des messages importants, en nombre limité (deux, trois maxi) et utiles pour la suite. Et donc oui, ça se prépare et oui, c’est difficile de bien conclure.

Si vous ne commettez aucune de ces erreurs, vous n’êtes probablement pas manager. Le management est un art délicat, où les pièges sont nombreux. Nous serions ravis si nous parvenions à en lever quelques-uns.

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