Auteur/autrice : charlie

12 Hommes en colère – Pépite du leadership sous contrainte

Puisque l’été est souvent propice à la révision de nos classiques, nous vous proposons de (re)découvrir le film mémorable de Sidney Lumet sorti en 1957 : 12 hommes en colère.

D’un côté, ce film est un huis clos étouffant où un jury, composé par des stéréotypes vivants des Etats-Unis de l’époque. Il doit décider de la culpabilité d’un jeune homme que tout accuse et dont la sentence va progressivement se renverser par l’action d’un homme (Henri Fonda) qui va battre en brèche tous les préjugés et les dogmatismes.

De l’autre côté, c’est l’action éclatante d’un leader, porteur d’un projet minoritaire (l’acquittement) et qui va employer une stratégie à deux niveaux, parfaite pour remporter l’adhésion du groupe :

  • Au niveau collectif : une posture d’écoute et d’humilité, il cherche moins à convaincre qu’à écouter, afin de se différencier de l’extrémisme de ses adversaires par une attitude ouverte qui facilite les ralliements successifs.
  • Au niveau individuel : casser le phénomène de mimétisme (en proposant le vote par bulletin secret) et adapter son discours à chaque personne : se faire allié des sceptiques, convaincre les hésitants de bonne foi, être exigeant avec les plus passifs, et marginaliser les plus virulents.

Un très bon exemple du management en temps de crise (ici, la crise est d’être à 1 contre 11) et ceux qui sont déjà adeptes de la socio-dynamique seront servis !

De la bonne utilisation des enquêtes du personnel

Outil désormais indispensable de toute entreprise « qui se respecte », l’enquête du personnel est devenue institutionnelle. Quelle que soit sa forme (enquête d’image, d’engagement, sur les risques psycho-sociaux, de satisfaction,…) et sa fréquence, elle est désormais un incontournable comme peut l’être le sondage en politique. Pas toujours à bon escient…

 

Lancer une enquête, parfois pour de mauvaises raisons

Pour beaucoup, l’enquête est un outil de diagnostic, qui permet de mesurer les usures physiques et psychologiques des salariés, de lister les irritants du quotidien qui pèsent sur le climat social. Cela permettant souvent de se préparer avant un rendez-vous important (signature d’un accord social, élections professionnelles, etc.).

Ces objectifs sont surement utiles au top management pour mesurer et contrôler « l’état des troupes » mais ils souffrent de ne pas correspondre aux besoins et aux attentes réelles des équipes.

Pour d’autres, elle est un outil de management, qui doit permettre de donner de la visibilité sur les thèmes de management les mieux et les moins bien traités (compréhension du projet global, écoute, communication, transversalité,…) ou sur les secteurs les mieux et les moins bien managés. Dans ces cas-là et en fonction de ce qui est fait par la suite, l’enquête peut être créatrice de valeur.

Ces objectifs sont sûrement utiles au top management pour mesurer et contrôler « l’état des troupes » mais ils souffrent de ne pas correspondre aux besoins et aux attentes réelles des équipes.

Quand l’enquête se retourne contre ceux qui la proposent

Face à une enquête qui ne pose pas les bonnes questions, ou qui tombe à un moment où la relation managériale est dégradée, les équipes sont tentées de retourner le questionnaire contre ses instigateurs. Le résultat étant une enquête qui ne montre pas un ressenti réel mais une réaction extrême face à l’outil. Il arrive ainsi que des enquêtes sur le climat social se transforment en pétition contre la direction.

Dans la majorité des cas, l’enquête se passe bien, le taux de réponse est significatif (surtout pour la première) et les avis sont nuancés. Ce qui est délicat, mal anticipé et rarement efficace, c’est le passage du constat à l’action.

La conséquence, c’est une grande frustration des équipes qui ont joué le jeu des enquêtes et qui n’ont ni feedback rapide, ni plan d’action à la hauteur des attentes. 

« Une fois les résultats obtenus, qu’est-ce qu’on en fait ? »

Dans ces cas précis, l’enquête du personnel devient un caillou dans la chaussure des managers : on décale l’enquête n°2 sine die, les plans d’action sont progressivement enterrés et toute cette agitation n’aura pas servi à grand-chose.

 

Oui à l’enquête si elle est une étape préalable, voire un prétexte à l’action

Il arrive pourtant que l’enquête soit un redoutable outil de mobilisation. Plusieurs entreprises en ont fait une arme efficace pour stimuler l’action, réveiller les équipes et la ligne managériale. C’est le cas par exemple chez Microsoft France, gagnant de l’édition 2013 du « Great place to Work » où l’enquête s’inscrit dans une dynamique beaucoup plus large.

Pour que ce soit le cas, elle doit d’abord servir un projet (et non l’inverse). Au démarrage, c’est donc l’envie d’agir, de changer les choses, d’améliorer le fonctionnement qui doit amener à la nécessité de lancer une enquête auprès du personnel.

Il faut construire une enquête sur mesure, en associant par exemple à son écriture des managers de proximité. 

Ensuite, elle doit être demandée par la ligne managériale, car c’est eux qui devront piloter la suite, une fois les résultats connus. Trop souvent, nous voyons des équipes RH qui prennent l’initiative elles-mêmes et qui ont beaucoup de mal à rassembler les managers pour qu’ils mettent en place des actions. Cela arrive quand l’outil leur a été imposé, ils ne s’en sentent pas responsables. 

Il faut également construire une enquête sur mesure, en associant par exemple à son écriture des managers de proximité. Cela permettra de s’assurer que les questions posées seront adaptées aux équipes mais aussi d’impliquer les managers dès le début de la démarche

En conclusion, n’attendez pas l’analyse des résultats pour construire les étapes suivantes. Votre enquête va de toutes façons révéler des points de progrès et des éclairages pour réussir le changement que vous souhaitez, vous pouvez donc sans risque caler les jalons suivants (restitutions, groupes de progrès, déploiement des actions sur le terrain, point d’étape pour mesurer les premiers changements concrets, etc.) et ainsi donner du rythme à votre démarche.

Posted in rh

La raison mobilisatrice, une illusion !

Il est étonnant de constater que des dirigeants de grandes entreprises, malgré leurs expériences peuvent se bercer d’illusions quand il s’agit de faire changer l’organisation dont ils ont la charge. 

 

« J’ai envie donc ils auront envie »

Embauchés à grand frais ou issus du rang après une carrière exemplaire, les dirigeants arrivent dans les organisations pétris de volonté, d’énergies et de certitudes.

Un rapide diagnostic, et les défauts sont mis à jours : l’entreprise s’est endormie sur ses lauriers, n’innove plus, n’a pas investi les bons marchés. Et c’est souvent vrai ! En s’intéressant à une organisation et surtout en venant de l’extérieur, on en découvre très vite les failles.

Partir bille en tête sur les problèmes identifiés, c’est oublier que si le dirigeant est nouveau, les équipes, elles, n’ont pas changé de contexte.

Devant une telle évidence, nos managers rédigent alors (à la hâte, souvent), des objectifs rarement révolutionnaires mais pétris de bon sens et expriment même sans s’en rendre compte les opinions dominantes de ceux qu’ils ont rencontré et qui leur ont dit : « il faudrait faire ci, ou ça » « Le problème chez nous c’est… » Les objectifs sont souvent justes, mais ils ne suffisent pas à mobiliser.

 

Le diagnostic ne suffit pas

Partir bille en tête sur les problèmes identifiés, c’est oublier que si le dirigeant est nouveau, les équipes, elles, n’ont pas changé de contexte. Ces problèmes ont souvent été identifiés depuis longtemps et leur persistance est venue à bout de l’énergie des équipes.

Le volontarisme du dirigeant ne change rien et il se retrouve souvent, 3 à 6 mois plus tard avec des résultats dans la lignée de ses prédécesseurs et des actions qui n’ont pas pris sur le terrain.

Dans les entreprises en difficulté depuis des années, combien de dirigeants se sont succédés ? La plupart avait sans doute le bon diagnostic, et même la bonne solution… Chez Virgin, les 10 dernières années sont une suite de plans pour contrer la montée d’internet… Toujours portés avec une conviction inébranlable… Et chez Alstom ?

Même dans les entreprises qui résistent… Nous travaillons dans la distribution depuis 8 ans… Et depuis 8 ans, les enseignes ont toutes des plans ambitieux pour profiter de la vitalité d’internet… Mais combien se font réellement ? Plutôt que d’en faire un projet global pour inventer le commerce de demain, c’est souvent une réponse aux attaques des acteurs d’internet, les « pure players ». Résultat, les grandes convictions se traduisent souvent en un projet Internet qui a du mal à mailler avec les magasins et qui n’entrainent pas les équipes dans une vision différente de leur métier et de leurs clients.

Dès lors, comment mobiliser les équipes pour que les idées deviennent réalité ?

 

La mobilisation ne se fait pas contre (des problèmes) mais pour une Vision qui donne envie 

Les patrons mythiques sont des inspirateurs, des personnalités souvent humbles, centrées sur autre chose que leurs certitudes. Dans des organisations importantes, le véritable enjeu est d’inspirer aux autres l’envie de vous suivre. Cela nécessite de comprendre que réussir le changement ce n’est pas d’aller le plus vite possible, mais au rythme de ceux qui veulent bien les suivre, leurs alliés.

Le management chez Decathlon ou Leroy Merlin n’est sans doute pas parfait, mais il y a dans ces entreprises davantage que des tableaux de bord.

Ce mois-ci, nous chroniquons Mermoz, raconté par Kessel. Et l’on comprend que ce qui pousse des jeunes hommes à risquer leurs vies pour un paquet de lettres d’amour c’est :

    • La passion du métier, attisée par l’idée que malgré le nombre d’heures de vol, chaque acte reste extraordinaire.
    • La conviction profonde que rien au monde n’est plus important que ces lettres.
    • La gloire conquise au retour.

Rien de rationnel là-dedans

Les exemples de ce type existent aussi dans les entreprises : Décathlon ou Leroy Merlin innovent depuis des années et conquièrent des parts de marché sous l’aile exigeante et bienveillante de la famille Mulliez ; Essilor produit en France et vend dans le monde entier avec une vocation très affirmée d’innovation et pas seulement de chiffre d’affaires. Leur management n’est sans doute pas parfait, mais il y a dans ces entreprises davantage que des tableaux de bord.

Nos managers doivent se rappeler que leur métier est d’inspirer les héros, qu’ils ne sont rien sans eux… et qu’au fond, le pouvoir est détenu par ceux qui sont sur le terrain… Voilà qui n’est pas une illusion !

L’Aéropostale, une aventure parfaite !

Avec la biographie écrite en 1938, « Jean Mermoz », Joseph Kessel retrace la vie de cet aviateur de légende, mort à 35 ans après avoir ouvert, avec St Exupery notamment, la première ligne aérienne de l’histoire, entre Toulouse et Santiago du Chili.

Dans un style journalistique très fluide, Kessel met en évidence la témérité et la virtuosité qu’il fallu à ces hommes pour relier 3 continents dans des avions peu fiables. Ils nous apprennent les vertus du courage et de la solidarité, indispensables pour réussir leurs exploits.

Mais ce qui est frappant, et moins connu d’ailleurs, c’est le management qui a incité ces egos affirmés de se mettre au service d’une même cause.

Didier Daurat, patron méconnu de ces héros, a su créer une équipe hors du commun, en faisant exister tout autant le rêve que l’exigence, l’héroïsme que la rigueur…

Voilà ce qu’il nous dit  » Laisser-les à leur nature et il n’en sortira rien de bon se disait-il. Donner leur un but collectif ; placer ce but, par l’exigence même que vous montrerez, à une hauteur presque inaccessible, idéale. Bloquer tous les efforts dans une concurrence, une émulation sans fin et vous ferez de la pâte molle humaine une substance de qualité ».

Pour beaucoup d’entreprises, les années qui arrivent ne semblent pas plus accessibles que Santiago entre les 2 guerres… Daurat nous invite à y croire.

L’industrie française peut être compétitive !

Dans le climat ambiant, où la crise ne semble plus avoir de limites, tous les discours ou presque sont pessimistes voire catastrophistes. La France serait inadaptée, son marché du travail archaïque, ses patrons incompétents, ses syndicats révoltés et incapables de contribuer au redressement, ses salariés trop chers et parfois fainéants…

Ce qui coince, bien souvent, c’est que les français sont formés depuis leur plus jeune âge pour réfléchir, se poser des questions, améliorer les choses, donner leur avis mais en entreprise, ils sont souvent cantonnés à des tâches dénuées de sens, sans possibilité d’exprimer leur point de vue… Alors, ils finissent par ne plus en avoir et se mettent en position de spectateurs.

 

Pourquoi n’exploite-t-on pas ces forces ?

Ils ont peur que les équipes profitent d’être écoutées pour se plaindre, mais c’est faux : dans l’immense majorité des cas, lorsqu’ils font confiance à leurs équipes, les résultats dépassent leurs prévisions.

Pourquoi ne les écoute-t-on pas ? Parce que les supérieurs sont des idiots ? Non. Parce qu’ils n’ont pas le temps ? Pas seulement… C’est souvent parce qu’ils n’osent pas libérer les énergies des équipes de terrain ; qu’ils n’osent pas véritablement leur faire confiance, écouter ce qu’ils pensent de tel ou tel problème. Les patrons le reconnaissent d’ailleurs dans le huis clos de leur bureau : « Pour éviter les erreurs coûteuses, je préfère les règles imposées aux initiatives tous azimuts ».

Ils ont peur que les équipes profitent d’être écoutées pour se plaindre, mais c’est faux : dans l’immense majorité des cas, lorsqu’ils font confiance à leurs équipes, les résultats dépassent leurs prévisions.  

Des investisseurs, parfois étrangers, nous montrent la voie 

La non-compétitivité sur les coûts n’est pas une fatalité car lorsque des équipes de terrain s’intéressent toutes, ensembles, à l’amélioration des coûts, les résultats sont spectaculaires.

Avec un management basé sur plus de confiance, et utilisant toutes les idées et ressources de nos collaborateurs, l’écart de compétitivité de la France est beaucoup moins net.

C’est l’enseignement principal de Toyota, qui a compris que la valeur se faisait sur la ligne de production et qui met son management au service du terrain et non l’inverse… Et Toyota a choisi de s’implanter en France pour produire l’un de ses plus petits modèles, l’un de ses moins chers aussi ! Ils viennent même de décider de produire à Valenciennes les Yaris pour les Etats-Unis. Avec un management basé sur plus de confiance, et utilisant toutes les idées et ressources de nos collaborateurs, l’écart de compétitivité de la France est beaucoup moins net.

Chez Sanofi, quelques managers d’une usine normande ont mis en place une animation de terrain, centrée sur l’écoute des propositions du terrain, qui a permis non seulement de pérenniser l’usine, mais aussi d’atteindre des niveaux de prix comparables aux meilleurs mondiaux dans ce domaine.

De nombreux autres exemples existent : Airbus et Michelin leaders de leurs marchés avec des productions largement françaises ; PSA, qui malgré les difficultés obtient à Sevel-Nord des résultats spectaculaires sous l’impulsion d’un directeur d’usine courageux qui mise tout sur ses hommes ; L’Oréal qui relocalise ses productions de cosmétiques de luxe en France, dans le Nord ; Rossignol qui augmente les capacités de son usine dans les Alpes ; Décathlon qui fabrique ses vélos en France ; etc.

  

Le courage de faire autrement est la valeur clé

Certes, les coûts de logistique et les calculs politiques entrent en ligne de compte mais c’est surtout le savoir faire des équipes qui est décisif. Il existe en France de grandes ressources si les managers se décident à valoriser chaque compétence, chaque avis des collaborateurs qui ont des idées plein la tête.

Cela demande du courage, pour oser « lâcher prise » et écouter le terrain ; de l’enthousiasme pour donner envie aux équipes de puiser dans leurs réserves, de la méthode pour que toute cette énergie vienne alimenter les bons objectifs…

C’est difficile, mais possible et toujours préférable à l’immobilisme…..

Visions et projets en entreprise : gare aux «copier-coller»

A l’heure où les bouleversements de notre économie se succèdent à un rythme effréné, les entreprises réagissent en lançant des actions ambitieuses. Seul problème, la sensation de voir partout les mêmes objectifs, les mêmes organisations, les mêmes plans, vide tous ces projets de leur sens.

 

« Ambition 2015 » ; « Retour aux fondamentaux » ; « Plan de performance » ; « 100% Qualité »… même les titres se ressemblent d’une entreprise à l’autre.

Depuis la crise de 2008, les entreprises se lancent toutes avec détermination dans des projets de rupture, censés débloquer une situation crispée et remplir enfin un carnet de commandes souvent déprimé.

Les accents sont mis sur la qualité et l’innovation d’une part pour gagner des parts de marché, mais aussi sur la compétitivité et la performance pour baisser les coûts par rapport à la concurrence.

On copie les autres, et on se copie soi-même : souvent les projets se ressemblent et s’accumulent année après année, avec comme seule différence le volontarisme du nouveau leader qui veut faire mieux que le précédent, mais qui rarement cherche à faire autrement.

Les entreprises françaises se copient, car elles travaillent en circuit fermé

Malheureusement en France, les grandes et moyennes entreprises embauchent des cadres qui sortent des mêmes écoles, restent encore très masculins et « franco-français », font appel aux mêmes grands cabinets de stratégie et d’organisation, utilisent les benchmarks à outrance comme les politiques abusent des sondages.

On copie les autres, et on se copie soi-même : souvent les projets se ressemblent et s’accumulent année après année, avec comme seule différence le volontarisme du nouveau leader qui veut faire mieux que le précédent, mais qui rarement cherche à faire autrement.

La conséquence, les projets sont des pastiches les uns des autres. La caricature : un projet d’entreprise pour doubler le chiffre d’affaires d’ici 2020, qui met l’accent sur l’innovation de rupture et la baisse simultanée des coûts, qui veut donner plus de place aux zones et aux pays et qui repositionne les RH en « business partner ».

 

La conséquence, un manque de sens pour le terrain

Si toutes ces idées peuvent être pertinentes, elles souffrent d’être davantage issues des concurrents ou du nouveau Directeur Général, plutôt que d’être inspirées par la réalité du terrain, l’histoire de l’entreprise, des forces et des faiblesses des équipes en place.

Et cela se paye, car ces projets restent souvent des « projets de chefs », qui font rêver les dirigeants et les actionnaires par leur ambition et leur exigence, mais qui n’ont aucun sens pour le terrain. Doubler le chiffre d’affaires sans augmenter les coûts, pour le terrain cela signifie une pression supplémentaire et un quotidien qui se corse ; promouvoir l’innovation, c’est essentiel mais cela reste souvent au stade des « bonnes intentions ».

Au final, les affiches fleurissent pour promouvoir les grands axes stratégiques, les séminaires de lancement sont encourageants et le soufflé retombe très vite, faute de contributions des acteurs de terrain.

Ce qui fait la différence, c’est donc que beaucoup poursuivent un paradoxe : lancer un projet en rupture en cherchant à ne surtout pas faire de faute. Cette logique conduit à des actions « déjà vues », à des démarches
« tartes à la crème », avec très peu d’efficacité sur la durée.

L’audace se révèle souvent payante

Bien sûr, toutes les entreprises de France et d’ailleurs ne rentrent pas dans le moule des projets stéréotypés. Le groupe Adeo (Leroy Merlin, Weldom, Bricoman,…) en France ou le Groupe Swatch en Suisse sont des exemples de créateurs de projets uniques.

Le premier en poussant très loin la logique de l’homme au centre et du partage « du savoir, du vouloir, du pouvoir et de l’avoir », le second en revendiquant toujours la culture de l’indépendance face aux marchés et aux financiers spéculateurs, ont développé et leur succès au niveau business et la fierté d’appartenance de leurs équipes. Chapeau ! 

Ce qui fait la différence, c’est donc que beaucoup poursuivent un paradoxe : lancer un projet en rupture en cherchant à ne surtout pas faire de faute. Cette logique conduit à des actions « déjà vues », à des démarches « tartes à la crème », avec très peu d’efficacité sur la durée

En revanche, lancer un projet offensif et original, qui puise sa source dans les équipes et qui est porté par ses dirigeants comme un challenge personnel, voilà qui donne toutes les chances de changer réellement les choses.

Posted in kpi

NO de Pablo Larraín – Pour mobiliser : la supériorité de l’enthousiasme sur la peur

Le film chilien NO, réalisé par Pablo Larrain et sorti en France en 2013, raconte la campagne du référendum en 1988 qui amena au départ de Pinochet.

Au delà de la qualité artistique du film, NO propose une réflexion passionnante sur les leviers de la mobilisation qui peut se transposer au monde de l’entreprise.

Dans le film, René Saavedra (joué par Gael García Bernal), orchestre la campagne du NON à Pinochet et il l’emporte en proposant une campagne basée sur la joie et la bonne humeur, contre l’avis des opposants de Pinochet qui voudraient mettre en évidence les atrocités du régime en place.

L’enseignement n’est pas qu’il faut nier les difficultés, mais qu’il est plus efficace pour faire progresser une idée d’en montrer les aspects les plus séduisants ; parce que nous aspirons plus aux émotions positives qu’à ressasser les souvenirs négatifs.

En entreprise,  dans des périodes difficiles, nous pensons également qu’il faut construire des projets enthousiasmants, qui proposent une alternative à la fatalité, au pessimisme ambiant. Bref, pour que les gens se battent, il faut une raison positive de le faire, et pas seulement la peur.

ALBUS CONSEIL