Auteur/autrice : charlie

Quand l’Enfer devient le Paradis et le Paradis l’Enfer

Il est communément admis que les situations difficiles sont difficiles à manager et les situations plus positives, plus faciles. C’est pourtant loin d’être automatique car l’adversité génère de nombreuses opportunités managériales… Encore faut-il les saisir ! Et la croissance peut se révéler destructrice de collectifs, si on y prend pas garde.

* Pour aller plus loin *

// A lire //

/fr/magazine/retrouvez-une-place-a-linutile-au-travail

Managers travaillez moins pour gagner plus

// Les extraits//
Un prince à New York – John Landis
Les trois oyaumes – John Woo
Fast & Furious – Rob Cohen
La cité de la peur – Alain Berbérian
Le seigneur des anneaux – Peter Jackson
Un fauteuil pour deux – John Landis

IAM – L’enfer feat. East et Fabe

La table ronde du management est un podcast produit par Albus Conseil

Au micro : Camille Riou et Patrick Bois. 

A la réalisation : Laetitia Peyre

Déshabillons le roi

Animer une communauté, fédérer autour d’une quête commune, embarquer dans une aventure… Autant de tâches qui incombent à un bon roi et donc à un bon manager ! Dans cet épisode, vous comprendrez pourquoi son rôle est plus limité – mais pas plus difficile – qu’il n’y parait, et surtout les pièges dans lesquels il est tentant de tomber.

* Pour aller plus loin *

// A lire //

Lettre ouverte aux managers papa ou maman

Pour réveiller les équipes il faut du rythme

Le meilleur job du monde manager

// A voir //
Le stratège – Bennett Miller
Toutes les interventions de Claude Onesta !

// Les extraits //
Braveheart – Mel Gibson
Les Douze Salopards – Robert Aldrich
Astérix et Cléopâtre – René Goscinny & Albert Uderzo

Louis de Funès en 100 répliques cultes
Kaamelott « La dispute » Livre III épisode 99
Le stratège – Bennett Miller

David Bowie – Heroes

 

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Au micro : Camille Riou et Patrick Bois. 

A la réalisation : Laetitia Peyre

Vérité, mensonge et crédibilité en management

Un épisode bien utile en ces temps de crise…

Dire la vérité semble une vérité en management. Et pourtant, c’est si difficile : entre la peur de réactions incontrôlées, la question de savoir où on s’arrête et tout ce qu’il faut faire pour être crédible quand on le dit ; Il est parfois très tentant de mentir. Pour un manager, déjouer les pièges de la vérité est un vrai enjeu et une exigence morale à l’heure où les fake news envahissent la planète.

 

* Pour aller plus loin *

// A lire //

Lettre ouverte aux managers papa ou maman

Pour être un leader, soyez irrationnel

 

// A voir //
« La folie des grandeurs » de Gérard Oury
« The Truman Show » dePeter Weir
La série « Le bureau des légendes »

// Les extraits //
La folie des grandeurs de Gérard Oury
Femmes puissantes, l’émission de Léa Salamé sur France Inter

Louis de Funès en 100 répliques cultes

François Rollin : en colère contre les Suisses

Les bronzés font du ski de Patrice Leconte

Le discours de Churchill
Géopolitique de Trump : l’imprévisible ? (Thomas Gomart)

Alain Bashung – La nuit je mens

 

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Au micro : Camille Riou et Patrick Bois. 

A la réalisation : Laetitia Peyre

Entreprise libérée / dans les coulisses d’une entreprise qui se libère

Dans cet épisode, on vous propose de parler de la liberté en entreprise et de la quête infinie qu’elle représente quand on la choisit comme principe fondateur… Aucun mode opératoire n’est à suivre, tout est à inventer tant qu’on a l’envie et la conscience que le chemin sera sinueux, parfois difficile mais que les bénéfices seront nombreux pour vous, pour vos collaborateurs et votre boîte. On en profitera pour déconstruire le mythe de l’entreprise libérée, modèle parfois un peu dogmatique.

* Pour aller plus loin *

// A lire //

Décideurs arrêtez de décider

Si, si, le management participatif est un but en soi

Liberté et exigence pourquoi c’est compatible

 

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Au micro : Camille Riou et Patrick Bois. 

A la réalisation : Laetitia Peyre

Appréhender les problèmes différemment : s’inspirer de l’Asie

Le stress est le grand problème de bon nombre d’entreprises. Il repose évidemment sur des cas individuels et des contraintes locales mais il est aussi probablement, le résultat d’une culture occidentale dont le rapport aux problèmes ne correspond plus tout à fait aux contraintes du monde du 21ème siècle.
Regardons du côté de l’Asie pour voir comment nous améliorer et pondérer l’audace et la combattivité à tout prix !

* Pour aller plus loin *

// A lire //

Eloge de la lenteur en management

L’Art De La Guerre de Sun Tzu (version Livre Audio)

// A voir //

Les 3 royaumes de John Woo

Le stratège de Bennett Miler

// Les extraits //

Star Wars : Episode V : L’Empire contre-attaque

Livre Audio L’Art De la Guerre Sun Tzu Français

La différence entre le cinéma belge et français par Benoir Poelvoorde

 

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Au micro : Camille Riou et Patrick Bois. 

A la réalisation : Laetitia Peyre

Sortir d’une crise c’est possible

Dans la vie d’un manager il y a malheureusement des crises plus graves que d’autres, qu’elles soient entre les managers et leurs équipes ou au sein des équipes. Des crises qui paraissent souvent insolubles et figées, pourtant, il existe des solutions, pas faciles certes, mais elles existent !

 

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Au micro : Camille Riou et Patrick Bois. 

A la réalisation : Laetitia Peyre

En période de changement, priorité aux émotions

Face aux grandes transformations, l’humain réagit avec des émotions fortes qu’il est souvent dommageable de nier ! Pour pouvoir gérer toutes ces turbulences en tant que manager, il faut pouvoir les identifier pour ensuite mieux les accompagner. Voyons comment !

Pour aller plus loin :

// A lire //

https://www.wikimanagement.net/fr/40-maitriser-les-differents-temps-du-changement-la-courbe-en.php

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Au micro : Camille Riou et Patrick Bois.
A la réalisation : Laëtitia Peyre

Manifeste pour l’entreprise apaisée

Stress au travail, empreinte carbone, sur-consommation… Et si on était en train d’assister à la fin de l’entreprise telle qu’elle a triomphé… Et si les espoirs trop souvent déçus de la bienveillance, de la liberté, de la culture du feedback s’expliquaient par le fait que ces démarches cherchent en fait à préserver un système déjà moribond… Et si était venu le temps de l’entreprise apaisée ?

L’entreprise apaisée, c’est la fin de la fuite en avant

Je n’ai jamais entendu parler d’un modèle d’organisation de l’entreprise qui ne visait pas la performance. Même l’entreprise libérée, qui me séduit jusqu’ici, est un pari de la performance par la responsabilisation.

Pourtant la croissance pose question d’un point de vue environnemental autant qu’elle interroge sur la place de l’individu là-dedans : dans les systèmes productivistes, communistes ou capitalistes d’ailleurs, l’individu est rapidement réduit au rang de ressource, de facteur, compensé par la possibilité de consommer en occident, et brimé tout court dans les systèmes soi-disant humanistes qui se réclament du collectivisme (d’où leur déclin inexorable probablement). 

Imaginer une entreprise apaisée c’est laisser tomber la croissance comme objectif en tant que tel. Elle peut être là dans certains cas, absente dans d’autres. En tous cas, la croissance doit devenir ce qu’elle aurait toujours dû rester : la conséquence d’un travail de qualité, obtenue après un juste effort, suffisant pour donner la sensation d’exister et alimenter le besoin de fierté individuelle, vitale à chaque humain. 

Plutôt que la croissance, on rechercherait l’équilibre année après année.

Dans laquelle la réduction des coûts serait remplacée par la réduction de l’empreinte

 Parce que l’un des grands facteurs de stress dans les entreprises c’est la recherche de gains marginaux en réduisant les coûts. Mais cette démarche de réduction permanente des coûts, violente pour les individus, a 2 bénéfices importants dont on parle peu et qu’il faut conserver :

  • Elle pousse à l’ingéniosité, stimule les esprits, fait évoluer les organisations et les empêche de s’encrouter.
  • Elle est très souvent une économie de ressource, et donc souvent un progrès écologique.

Justement, l’entreprise apaisée doit l’être avec son environnement. Il me semble donc que l’obsession des coûts peut être petit à petit remplacée par l’envie de consommer mieux, de produire mieux. Et bien sûr, il y aura parfois des emplois détruits dans l’entreprise apaisée parce que le progrès humain, y compris humaniste et écologique continuera à appeler la mutation des métiers, à entrainer le déclin de certaines activités au profit d’autres.

Inventer les façons de produire sobrement est une source d’ingéniosité sans fin, et la promesse de victoires aussi satisfaisante que de piquer un marché après une vilaine guerre des prix.

Douceur managériale, modération salariale

Apaisée évidemment veut dire que l’on prend plus le temps. Le temps pour progresser et apprendre. Il faut probablement renoncer aux promotions mitraillettes tous les 18 mois. Apprendre, progresser, développer les autres et améliorer les produits prend du temps. Trop souvent l’hyper stress est engendré par une promotion qui arrive trop vite, ou par une promotion trop désirée, trop tôt. 

Alors si l’on remet du temps long dans le management, il faudra aussi ralentir le rythme de l’augmentation des salaires. Mais n’est-ce pas cohérent de toutes façons avec la nécessité de moins consommer ?

Apaisée veut dire aussi une entreprise plus souple, moins in or out. Trop de stress pour préserver une position où on ne se sent pas bien. Il faut désacraliser la sortie. Apprendre à manager densément pour préparer des départs, des breaks, des retours. La vie en entreprise n’est pas un mariage à vie: on n’a pas la charge d’enfants, ou de devoir moral inconditionnel.

La vie en entreprise doit devenir pour chacun un parcours plus libre, plus varié, peut-être moins obsédé par la réussite et la nostalgie des temps anciens. Une entreprise est faite pour servir les Hommes aujourd’hui et demain.

Une entreprise apaisée doit donc laisser une certaine liberté de mouvement de décision et de débat. Non par démagogie mais pour faire au mieux de chacun et ne pas exiger une sorte de moyenne de tous.

Activité centrée sur le produit et le client

C’est l’artisan qui a finalement la clé de la modernité : une production patiente, durable, qui fait la fierté de son auteur et le bonheur de son client. Le tailleur de costume met 6 mois à réaliser votre vêtement. Le jean qui n’exploite pas les enfants et les ressources locales est plus cher mais aussi plus beau, vieillit infiniment mieux. Il faut réapprendre à ne vendre et à n’acheter qu’un jean tous les 3 ans. Un avion fabriqué trop vite peut avoir des défauts graves. C’est long de faire un bon avion. 

L’activité dans l’entreprise doit alors revenir au fondamental. A bon vin pas d’enseigne disait l’adage. Il faut ralentir les dépenses de marketing absurdes qui poussent à l’hyper consommation, revoir l’idée même de soldes et se concentrer sur la qualité de ce que l’on fait, chaque jour. Cette attitude vous amènera des tracas quand vos concurrents agiteront leurs égéries payées des millions, mais le client au final reconnaitra que votre produit est le meilleur.

 Une entreprise centrée client ne devrait pas s’épuiser dans des process complexes et des campagnes d’un autres temps. Comme l’artisan, elle devrait se concentrer sur la qualité de ce qu’elle fait.

 L’entreprise apaisée est donc soucieuse de la santé de ses fournisseurs, éviter de les contraindre excessivement sur les coûts au risque qu’ils perdent leur qualité, voire la vie.


Pacte avec les actionnaires d’un nouveau genre

Cette quête ne veut pas nécessairement dire des entreprises peu rentables. Mais 2 choses seront désormais difficiles à promettre aux actionnaires :

  • Une performance parfaitement stable et prévisible dans le temps.
  • Des niveaux records certaines années.

Il est probable qu’il faille, comme pour les salariés, chercher à séduire les investisseurs qui partagent tout ou partie de ces valeurs. Ce n’est pas illusoire tant les capitaux sont abondants en ce moment. Il est probable qu’une partie de finance solidaire, des fonds plus durables soient des partenaires de choix.

En tous cas, l’entreprise apaisée devra rémunérer ses actionnaires, avec des accords de long terme qui permettent l’ajustement d’une année sur l’autre.


Et pour y arriver, l’aventure, l’aventure, l’aventure

 L’idée de l’entreprise apaisée vous parait utopiste, inaccessible ? Réservé aux PME conçues comme ça ?

 Oui et non.

Oui c’est une forme d’utopie parce que c’est une quête infinie. On ne sera jamais 100% apaisés.

On aura toujours des démons intimes qui généreront du stress ; l’entreprise n’est pas responsable de tout. On aura toujours des coups durs, des épidémies paniques qui pèseront sur le moral et le sang-froid. Mais les progrès humains ont toujours été rendus possible par des idées, souvent la liberté, parfois l’égalité, ou encore l’harmonie.

Non parce qu’apaiser une équipe, un site est possible en commençant demain, même au sein d’un grand groupe, même dans une entreprise côtée et concurrentielle. L’entreprise apaisée doit être une quête unique et modeste, pour grands et petits, pour industriels et services, pour jeunes et vieux. Il ne s’agit pas de compétition mais d’artisanat.  

Il faut commencer par revenir aux 3 piliers essentiels de toutes discussions dans toute équipe dans toute entreprise : Le client, le produit, le salarié… Ou plutôt, dans l’ordre : le salarié, le client, le produit. Il n’y a que ça qui compte. Parler boutique, parler client et se parler. Lâchez le plus possible les discussions sur les indicateurs, forcément anxiogènes, sur les processus interne, toujours imparfait. 

Ensuite, on étirera le management dans le temps, pour regarder les progrès dans le temps long. On évitera de glorifier les équipes au moindre record (en donnant le message que les records, c’est le top) et on s’abstiendra de blâmer trop fort au moindre écart. Le management et la performance se mesure sur le temps long ; en regardant les efforts, le comment, plutôt que le Quoi, toujours malmené dans un monde aussi complexe que le nôtre.

Et puis, pour soi, on évitera de penser que le bonheur c’est d’avoir. D’avoir ce poste, ce titre, ce salaire, cette prime, cette gratification. Le bonheur c’est la vie au travail, performante, harmonieuse, qui permet de ramener à la maison des récits et des anecdotes, mais pas trop de stress et de tension. 

L’Ego, porté disparu des entreprises conformistes

Une des conséquences des dynamiques actuelles, où l’individualisme est combattu férocement et où l’absence de process et de méthode est vu comme une anomalie, c’est la disparition des Ego. Pourtant, l’Ego est utile pour lutter contre le conformisme et le mimétisme, les deux vrais maux du siècle en entreprise.

Le conformisme et le mimétisme galopants

La crise de CoronaVirus, mais aussi les autres crises macroéconomiques récentes ou tout simplement la constatation des décisions prises en entreprise, tout cela montre une chose implacable : nous sommes des moutons ! Tous sur le Lean, tous sur la Chine, tous sur l’Industrie 4.0, tous sur l’Agilité, tous Digital, tous écolos mais pas trop, tous confinés, etc.

Rien d’étonnant à cela, nous regardons les mêmes choses, avec les mêmes yeux, et nous en tirons tous les mêmes déductions. 

Tout le monde regarde les mêmes indicateurs, les mêmes événements, les mêmes influenceurs.

Nous regardons les mêmes choses, parce que nous avons presque tous suivi les mêmes études qui nous ont dit à quoi il fallait faire attention. Autrefois, vous rencontriez des leaders avec des cursus bien différents et/ou des convictions différentes sur le modèle économique de référence (keynésianisme contre monétarisme ou théorie des cycles réels). Tout cela a été remplacé par un modèle hybride, universel, professé dans toutes les grandes écoles (Qui imaginerait un débat passionné sur le modèle économique entre grands patrons aujourd’hui ?). Tout le monde regarde les mêmes indicateurs, les mêmes événements, les mêmes influenceurs.

Et nous les regardons avec les mêmes yeux, car toutes les entreprises suivent les mêmes méthodologies. Franchement, qui ne se passionne pas pour la méthode Agile (ou l’un de ses avatars) aujourd’hui ? Et pour le Lean hier ? Ce sont des méthodes qui sont évidemment très séduisantes mais qui donnent à tous les mêmes réflexes et les mêmes priorités. 

Et est-ce un problème ?

Et bien oui, bien sûr ! Pas d’autorégulation, pas d’autocritique, le conformisme et le mimétisme actuels nous plombent, créent des bulles énormes dont les éclatements déstabilisent le monde entier ou décrédibilisent, a minima, les équipes qui voient leurs leaders changer de « religion » comme on change de chemise. 

 

La traque aux Ego

En trame de fond, le conformisme a pris son envol grâce à la chasse aux sorcières des Ego en entreprise. Confondu avec l’Ambition mégalomaniaque ou vu comme une absence d’écoute par narcissisme ou par névrose, l’Ego a été cloué au pilori. Et puis, l’Ego, amenant parfois à des échecs monumentaux (Serge Tchuruk, Bernard Tapie, Jean-Marie Messier), a été vu comme un frein à la performance de l’entreprise.

Pour le traquer, l’entreprise a donc cadré de plus en plus l’action de ses leaders par des organigrammes de plus en plus « découpés » pour donner des responsabilités toujours plus limitées et croisées (de directeur des ventes… à directeur du parcours clients avec un lien fonctionnel par zones géographiques). Puis une deuxième couche avec les process, les outils et les systèmes qui ont considérablement encadré les pratiques des leaders. Enfin, la cerise sur le gâteau avec des prescrits de plus en plus détaillés sur les postures et les comportements (chartes en tout genre).   

Pour s’en convaincre, il suffit de taper « Ego en entreprise » sur Google, vous ne trouverez pas un article positif. C’est même d’un extrémisme qui montre le dogmatisme actuel sur le sujet.

Quel est le bon Ego et comment le retrouver ?

L’Ego, c’est le moi. Dans le dictionnaire, c’est la représentation et la conscience que tout individu a de lui-même. Dans l’acception populaire, c’est l’affirmation d’une personnalité avec une certaine confiance en soi, parfois abusive ou exagérée, qui permet d’exister singulièrement.

Cet Ego-là est essentiel en entreprise : pour challenger l’avis des autres, pour convaincre en temps de doute, pour avancer en temps de crise, pour faire des pas de côté versus le courant majoritaire, etc.

On souffre bien davantage aujourd’hui du nombre de managers insipides et sans idée que de l’excès d’Ego.

Difficile de distinguer de façon binaire le bon et le mauvais Ego sans faire un remake du chasseur des Inconnus. Disons plus simplement que l’Ego débridé a deux effets indésirables : d’abord il génère un entêtement aveugle pouvant amener à l’échec (Tapie ou Messier sont des exemples de cela avant tout), ensuite il entrave le développement personnel des autres membres de l’équipe car il prend trop de place et ne supporte pas l’expression des autres Ego de l’équipe.  

Mais justement, dans l’entreprise d’aujourd’hui et ses valeurs, ses process, ses contre-pouvoirs, les effets indésirables de l’Ego sont largement maîtrisés. Il sera toujours possible de trouver des exceptions qui confirment la règle. Mais on souffre bien davantage aujourd’hui du nombre de managers insipides et sans idée que de l’excès d’Ego.

Alors comment regonfler l’Ego de nos managers conformistes ? Cela tient en trois idées qu’il convient d’adapter à chaque contexte.

D’abord desserrer l’étau, notamment sur les comportements prescrits et sur la rigidité des processus de prise de décision. Si les audits et les systèmes fauchent toute expression singulière, ça ne peut pas marcher. Souvent, il est possible d’élargir le cadre sans se mette en zone de risque. Encore faut-il se le fixer comme objectif. 

Ensuite, il faut donner des terrains de jeu aux Ego : livrer un sujet à l’expression des stratégies plus personnelles. Comment s’ouvrir à l’international pour une PME ? Comment reconstruire une marque moribonde dans un grand Groupe ? Commencez par choisir des terrains de jeu annexes, que vous agrandirez au fur et à mesure si cela fonctionne.

Et puis cherchez à éviter ou limiter les processus de décision « moyennisant » qui recherchent le consensus, la majorité. Il faut que l’on puisse tenter des choses sans accord de tous. Cela peut passer par accepter ceux qui agissent sans avoir demander la permission et qui se plantent parfois.

The Office : Et si Michael était vraiment le World’s Best boss ?

Pendant 9 saisons, et sous un format quasi-documentaire, la série The Office décrit le quotidien des employés d’une filiale de l’entreprise de papier, fictive, Dunder Mifflin. Ils sont managés par ce qui s’apparente au pire boss de tous les temps : Michael Scott, éternel enfant coincé dans un corps d’adulte.

Pourtant, par surprise, cette branche d’une entreprise en faillite est la seule qui reste rentable et résiste à l’arrivée d’internet et des grossistes de papier en ligne. Et si c’était justement grâce à la nullité de son manager que son équipe réussit si bien ?


Peut-être d’abord parce que Michael ne fait rien

Son emploi du temps est décrit dans la série : « Michael passe 80% de son temps à distraire les autres, 19% à procrastiner, et à peine 1% à utiliser son esprit critique ». Bref, Michael s’amuse ! Il organise les Oscars de Dunder Mifflin ou les Jeux Olympiques du bureau … Plutôt que d’utiliser ses (pourtant excellentes) capacités de vendeur, il rythme l’année de l’équipe et les laisse briller à sa place.

Et puis aussi parce que Michael est trop émotif

Michael joue beaucoup, mais Michael pleure aussi souvent. Incapable de jouer un rôle, il ne cherche pas à rationaliser les événements. Si la situation est triste, il laisse l’équipe aller à la tristesse quelques instants : ainsi lorsqu’il trouve un oiseau mort sur le parking de l’entreprise, il organise ses funérailles. Et permet donc à tous de rebondir.

Et puis surtout parce que Michael se fiche complètement de la réussite de son entreprise

Si la comptable de son équipe se sent investie d’une mission quasi-divine en organisant les anniversaires des membres de l’équipe, alors c’est une priorité absolue pour Michael de s’assurer que sa tâche se déroule sans accro, quitte à passer des heures à parler de la couleur des guirlandes au mur. Parce que le reste peut bien attendre, tant qu’on développe les hommes et qu’on leur confie des projets qui les enthousiasment.

Bref, et si pour améliorer la performance de votre équipe, vous cherchiez à parler de travail un peu moins, et à vous amuser un peu plus ? Faites parler l’enfant en vous, et soyez nuls comme Michael !

ALBUS CONSEIL